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Eitan Haddok, un regard sur la terre

Photojournaliste scientifique

  • journaliste : S. Anheim
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Eitan Haddok a une fascination pour la nature. Photojournaliste scientifique, il témoigne de sa beauté... si fragile.

Portrait Eitan Haddok
Portrait Eitan Haddok © Prof. Amotz Agnon

Né à Paris, Eitan Haddok grandit en région parisienne où il passe son temps dans la forêt. "C’était mon biotope à moi. Je pouvais rester des heures au bord d’une mare à y observer les batraciens." À 17 ans, il part cultiver des roses dans le désert du Néguev, en Israël, pour un projet de volontariat. Il y aura le "coup de foudre pour le désert". Il veut comprendre et entreprend alors des études en géophysique et sciences de la terre à l’université de Tel-Aviv où il obtient un master.

Subjugué par les phénomènes naturels qu’il observe sur le terrain, il décide de les immortaliser en les photographiant. C’est là qu’il développe son talent. Le désert devient alors son école. En parallèle, Eitan travaille comme ingénieur environnemental pour des communes puis pour un grand groupe. C’est la déception, "l’environnement n’y est qu’un business". Finalement, "la passion a été plus forte que la raison" : il abandonne une carrière toute tracée et devient reporter.

Aujourd’hui, à la quarantaine passée, il est photojournaliste spécialisé en sciences de la terre et collabore avec de nombreux magazines scientifiques grand public internationaux. Il se voit comme l’intermédiaire entre le phénomène naturel, le scientifique et le public. "On est des messagers et le message passe par l’image."

Lorsqu’il n’est pas en solo sur le terrain, Eitan travaille chez lui à Triel-sur-Seine (78) dans un petit atelier, au sous-sol. Une grande table y est jonchée de planches diapos, publications et magazines. Ordinateur, imprimante, armoire d’archives et de matériel photo, jumelles, GPS, cartes et bien sûr images de déserts sur les murs, voilà son environnement. "Au retour d’un reportage, j’ai 2 000 photos en stock, or il en faut une trentaine pour un magazine." Au quotidien, son travail consiste donc à trier les clichés et à les légender. Pour cela, il récupère ses notes de terrain, étudie des publications scientifiques et interviewe les chercheurs. Il rédige ensuite un article en français et en anglais afin d’accompagner son photos-reportage de solides informations scientifiques. Il est alors temps de contacter les rédactions pour vendre ce paquet "photos-légendes-article". En parallèle de ce travail commercial, il faut penser et préparer le prochain reportage… Grâce à son bagage scientifique, il sélectionne dans les revues spécialisées des articles et découvertes intéressantes. Un travail de veille essentiel car c’est là qu’il déniche des "scoops" : lieux ou phénomènes naturels encore non photographiés. Avec son double regard de photographe et de scientifique, Eitan détecte les perles rares… ainsi, il vient de recevoir le prix de l’information scientifique au SCOOP d’Angers, le Festival international du journalisme, pour son dernier reportage La naissance d’un océan.

Outre les voyages et les rencontres, "ce qui provoque le plus de bonheur dans mon métier, c’est le moment précis où je prends une photo." En revanche, il n’apprécie guère la préparation logistique d’un reportage et "l’aspect encombrant du matériel photographique, c’est un fardeau qui entrave ma liberté de mouvement sur le terrain." Parfois, le métier peut aussi comporter des risques... Il a notamment passé deux nuits en Éthiopie à photographier le cratère d’un volcan qui dégazait. Obligé de retirer son masque à gaz pour faire ses prises de vue, il a eu les poumons brûlés. D’autre part, l’instabilité géopolitique règne dans certaines régions où les phénomènes naturels sont justement passionnants.

Mais l’homme est loin d’être las d’aventures. Tout en préparant un livre, il s’apprête à effectuer trois reportages à Hawaï : le premier concerne des capteurs de brouillard installés sur l’île, le second son histoire volcanique, et le dernier porte sur la biodiversité de cet archipel, sanctuaire de l’évolution. À plus long terme, sa fascination pour les grands espaces le fait espérer partir travailler en Antarctique, et pourquoi pas, sur la station scientifique Concordia… Il rêve aussi de photographier des fumeurs noirs, ces étranges panaches noirs crachés par la terre au niveau des sources hydrothermales sous-marines. "C’est un milieu riche de couleurs, changeant, vivant, ça bouillonne et tout cela malgré des conditions de vie extrêmes. On a le sentiment d’être à l’origine de la vie sur terre, d’assister à la création !"

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lundi 29 juin 2009 à 15:04

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