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Dossier Banque des savoirs

L'aventure industrielle de Corbeil-Essonnes

  • journaliste : S. Taboury
  • expert : P. Martin
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Avec ses « Grands Moulins » à la confluence de la Seine et de l'Essonne, et ses usines au cœur du centre-ville, Corbeil-Essonnes offre l'image d'une cité profondément marquée par son passé industriel. Son histoire moderne est étroitement associée à celle du monde ouvrier et des activités qui s'y sont implantées à partir du XVIe siècle (meunerie, papier, textile, métallurgie,…), des premiers moulins à eau aux ordinateurs d'IBM...

Sirènes des Grands Moulins à Corbeil.

Située dans la frange nord du département, entourée des villes nouvelles de Melun-Sénart et d'Evry, et elle-même intégrée dans un processus de construction de grands ensembles dans les années 60, la ville de Corbeil-Essonnes peut néanmoins s'enorgueillir d'un patrimoine industriel sans équivalent en Essonne.

Situées au carrefour de voies fluviales (la Seine et l'Essonne) et terrestres (la route royale Paris-Fontainebleau) de première importance pour le ravitaillement de Paris, les deux cités de Corbeil et Essonnes, réunies en 1951, ont bénéficié d'une situation extrêmement favorable au développement économique.

Ces facilités de transport et la disponibilité de l'énergie hydraulique ont permis l'implantation de nombreux sites de moulins à farine, à tan, à papier, à foulon dès le Moyen-Âge, et l'installation dès l'Ancien Régime d'usines consacrées à la papeterie, à la métallurgie, au textile, ou à la chimie (tannage et colorants).
Son essor industriel prend corps avec le développement de l'industrie textile dans le premier quart du XIXe siècle, sous l'impulsion d'industriels éclairés comme Oberkampf, et se concrétise avec l'arrivée du chemin de fer en 1840. La main d'œuvre ouvrière devient alors majoritaire dans la population active des deux communes. Les débuts de la IIIe République (1871-1914) voient le développement de nombreuses entreprises créées au début du siècle, dont certaines acquièrent une envergure internationale, comme les « Grands Moulins de Corbeil », ou les établissements Decauville.

Les Grands Moulins de Corbeil.
La croissance de la population accompagne cet essor économique et social. Les terrains libres situés sur la prairie, les bords de Seine et les coteaux sont lotis. Les « sirènes » et les cheminées d'usines rythment le quotidien et le paysage des habitants.
De grands entrepreneurs marquent de leur empreinte cet âge d'or de l'industrie locale : Oberkampf, Féray, Darblay, Didot, Crété, Decauville, Doitteau… Les conditions de travail sont difficiles : salaires limités, journées de travail de 11 ou 12 heures, 6 jours par semaine, présence des enfants en atelier. Certains patrons déploient une politique paternaliste pour le logement, l'alimentation ou l'éducation, mais les conflits se multiplient. Essonnes devient l'une des premières municipalités communistes de France en 1921.

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, de nombreuses entreprises sont encore en activité, mais sont rapidement dépassées par les mutations technologiques et la nouvelle donne économique des Trente Glorieuses (1945-1975) : suppressions d'emploi, délocalisations, disparitions, consacrent le malaise de l'industrie traditionnelle.

L'implantation d'établissements de pointe comme IBM (International Business Machines) et la SNECMA (Société d'Etude et de Construction de Moteurs d'aviation) dans les années 60 compense en partie cette diminution des emplois de production, mais reste fragile, comme en témoignent les récentes suppressions d'emplois sur le site d'IBM. En prise avec son passé industriel, Corbeil-Essonnes est encore en voie de mutation.

01/ Les mutations de l'après-guerre

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, de nombreuses entreprises sont encore en activité, mais sont rapidement dépassées par les mutations technologiques et la nouvelle donne économique des Trente Glorieuses (1945-1975) : suppressions d'emploi, délocalisations, disparitions, consacrent le malaise de l'industrie traditionnelle.

L'implantation d'établissements de pointe comme IBM (International Business Machines) et la SNECMA (Société d'Etude et de Construction de Moteurs d'aviation) dans les années 60 compense en partie cette diminution des emplois de production, mais reste fragile, comme en témoignent les récentes suppressions d'emplois sur le site d'IBM. En prise avec son passé industriel, Corbeil-Essonnes est encore en voie de mutation.

Rue du Laminoir, rue de la Papeterie, rue de la Poudrerie,… il n'est pas besoin de connaître l'histoire de la commune de Corbeil-Essonnes dans le détail pour percevoir la spécificité de cette cité au cœur de notre département. Ses rues, moulins monumentaux (Grands-Moulins) et usines en centre-ville (Hélio-Corbeil) ou en périphérie, nombreuses friches abandonnées ou reconverties, témoignent d'un âge d'or industriel sans commune mesure en Essonne, comme d'une identité collective fortement marquée par le monde du travail. Des premiers moulins à eau apparus au Moyen-Âge aux moteurs à réaction de la SNECMA ou aux ordinateurs d'IBM, les deux villes de Corbeil et Essonnes, réunies en 1951, ont étroitement conjugué leur histoire moderne avec l'essor industriel du pays.

Chute d’eau de l’ancien moulin de Chantemerle.
Au carrefour des voies fluviales et terrestres

Né de la rencontre d'une grande voie navigable, la Seine, et d'une rivière – l'Essonne - dont les eaux vives furent une considérable source d'énergie, le site sur lequel se sont édifiées les deux cités de Corbeil et Essonnes, s'est rapidement révélé hospitalier pour les hommes et leurs activités.
Reliant la Brie au Hurepoix, cet axe secondaire s'est imposé comme un carrefour de premier plan, rejoignant la route royale Paris - Fontainebleau dans le bourg d'Essonnes, où se trouvent le relais de poste et de multiples auberges et marchands de vin.
Corbeil est l'un des ports dont dépend le ravitaillement de la capitale. On y groupe les céréales de la Brie et de la Beauce, les pains, le vin issu des coteaux limitrophes, les bois et matériaux de construction, ainsi que les produits des nombreux moulins à farine, à tan, à papier, à foulon des deux communes. La Seine, la route de Fontainebleau et le chemin de fer à partir de 1840 offrent différentes possibilités de transport.
Paris est un débouché assuré pour les farines et les produits manufacturés, en particulier pour les produits de luxe et le papier (indispensable à l'administration, la presse, l'édition, l'université, etc.), un fournisseur de matières premières (comme la pâte à papier) et une source de capitaux essentielle à l'investissement.
Par ailleurs, si Corbeil souffre de son exiguïté (208 ha), l'espace ne manque pas à Essonnes (900 ha). Les activités industrielles s'implantent en priorité au confluent de l'Essonne et de la Seine, sur la rive en aval et le faubourg de la Marines sur la rive droite, mais aussi sur les espaces périphériques semi-ruraux disponibles à Essonnes (hameaux du Moulin-Galant, de Vaux, de Robinson, des Bordes, Chantemerle).

02/ La maîtrise de l'eau

À l'origine, presque toutes les activités dépendent de l'eau comme source d'énergie, matière première ou moyen de transport. La disponibilité de l'énergie hydraulique explique la localisation de nombreux moulins ou usines (17 sites) sur l'Essonne dans les deux communes, et l'essor de leurs activités jusqu'au début du XXe siècle.
Modeste et tranquille, le débit moyen de l'Essonne reste toujours régulier, et son niveau varie à peine quelles que soit la saison et la pluviométrie. Ses crues restent faibles, avantage que ne possède pas la Seine. De plus, à l'entrée de l'agglomération, ses eaux peu chargées en sels minéraux sont d'une qualité propice à l'industrie chimique, en particulier pour la tannerie, la papeterie ou la teinture des étoffes. Son cours se divise en bras aux rives bien stabilisées, ce qui accroît les possibilités d'implantations.
Dès 1139, quatre moulins à blé sont en activité sur le site de Corbeil : le moulin du Roy, à l'emplacement des Grands-Moulins, le moulin de Chantereine sur le bras gauche de l'Essonne, le moulin de l'Arquebuse et celui de la Boucherie, au centre du Vieux-Corbeil, près du pont sur la Seine. Aux moulins à céréales s'ajoutent rapidement d'autres types de moulins – à foulon, à tan, à papier ou à poudre – notamment à partir du XVIe siècle. En 1848, on ne dénombre pas moins de 15 moulins à céréales en activité, auxquels il faut ajouter 8 autres installations hydrauliques utilisées différemment : papeterie, métallurgie (cuivre, fonte et acier), textile, chimie (tannage et colorants).

L’entreprise Hélio-Corbeil, héritière de la maison Crété.
Un important centre économique dès l'Ancien Régime

À la veille de la Révolution, Corbeil et Essonnes étaient déjà un important centre économique, administratif et politique. C'est à cette époque que s'implantent des tanneries, une poudrerie (1648), une fabrique d'
Indiennes (créée en 1761, et achetée par Oberkampf en 1769), des filatures de cotons et des manufactures royales où l'on travaille le fer, l'acier ou le cuivre. Onze sites de moulins sont répertoriés (4 à Corbeil et 7 à Essonnes). L'activité agricole prédomine, mais le développement de l'emploi industriel et de l'artisanat préfigure l'essor industriel du XIXe siècle.
Les sites en amont du bourg d'Essonnes sont voués à la fabrication du papier depuis très longtemps. Sous la période révolutionnaire, la papeterie d'Essonnes, rachetée en 1789 par Pierre François Didot, était déjà une entreprise moderne, puisqu'on y fabriquait le fameux "
papier assignat". C'est pour sa production que Nicolas-Louis Robert, premier commis, mécanicien à ses heures, invente la première machine à papier (1798), dont le procédé se répand à travers le monde.
Ce sont également les débuts de l'imprimerie, dont l'histoire à Corbeil sera étroitement associée à celle de la maison Crété, qui rachète un premier atelier d'imprimerie en 1829, avant de s'installer définitivement rue des Petites Bordes, entre les deux bras de l'Essonne (1841).



Voie reliant les usines du centre-ville à la gare de Corbeil.
L'essor industriel

L'industrialisation de Corbeil-Essonnes commence véritablement à cette époque, grâce notamment au développement de l'industrie textile. En 1804, François Rolland crée une filature de coton dans l'ancien moulin à foulon d'Angoulême, et Oberkampf en crée une autre dans l'ancien moulin à tan de Chantemerle. La reprise par Oberkampf de la fabrique d'Indiennes des Bordes (1769) avait déjà entraîné une nette progression de la population active employée dans le secteur textile. Toujours à la pointe de l'innovation, équipée de matériels modernes, elle est entièrement tournée vers le marché parisien et occupe 360 personnes en 1832. La mise en activité de la filature de Chantemerle, à la fin du Ier Empire, double la population textile d'Essonnes et sextuple celle de Corbeil. La construction sur place des métiers à filer entraîne la création d'un atelier de constructions mécaniques.
Durant cette période, d'autres entrepreneurs développent également leurs activités, comme le fabriquant de couverture de laine Auguste Bacot. Corbeil s'enrichit d'une autre filature de coton, installée par Philippe Place, puis de deux fabriques de châles de laine (150 ouvriers en 1820) et d'une nouvelle filature de lin dirigée par Louis Feray (gendre d'Oberkampf).
Outre l'industrie textile, d'autres activités prennent leur essor, comme le laminoir de cuivre, l'affinerie de fonte et la clouterie établies dans les locaux et sur le terrain de l'ancienne poudrerie (1828), ou les ateliers Feray de construction mécanique.
La main d'œuvre ouvrière passe de près de 10 % des actifs à Corbeil au milieu du XVIIIe siècle à 25 % dans les années 1840, tandis qu'à Essonnes elle passe pour la même période de moins de 20 % à plus de 45 % de la population active.

03/ L'arrivée du chemin de fer

Le développement industriel de Corbeil-Essonnes est étroitement associé aux noms de grands entrepreneurs comme les Darblay.
Dès avant l'arrivée du chemin de fer, Corbeil et Essonnes prenaient donc rang parmi les cités industrielles les plus importantes de la région parisienne. Cependant, l'inauguration de la ligne Paris – Corbeil, le 17 septembre 1840 (4ème ligne construite en France), va avoir d'énormes conséquences pour le développement industriel de la commune, et entraîner de profondes transformations démographiques et urbaines.
Tout d'abord, elle permet l'arrivée des matières premières « lourdes » et rend possible l'installation d'industries métallurgiques. Decauville devient ainsi un important constructeur de wagonnets et d'engins lourds. Mais elle favorise surtout le développement industriel général : les petites entreprises du début du siècle deviennent de très grosses usines, à l'exemple de la papeterie Didot qui connaît un développement considérable sous la direction d'Amédée Gratiot et de la famille Darblay. En 1867, Decauville emploie 400 ouvriers dans son entreprise de chaudronnerie et 450 personnes travaillent à la papeterie d'Essonnes.
L'urbanisation grignote peu à peu vignobles, près et champs. À partir de 1860, la prairie Saint-Jean se couvre de lotissements, dont l'installation ne sera pleinement achevée que vers 1900. Peu à peu se comblent les espaces non bâtis entre Corbeil et Essonnes. Entre 1872 et 1912, la population de Corbeil passe de 6016 habitants à 10746, celle d'Essonnes de 4703 à 9348 âmes.
De grands entrepreneurs marquent de leur empreinte cette période de développement industriel : Oberkampf, Féray, Darblay, Didot, Radot, Crété, Decauville, Doitteau… Ce sont parfois de véritables dynasties. Ils fournissent un grand nombre de députés, conseillers généraux, municipaux ou maires.


Friche de l’ancienne papeterie d’Essonnes.
L'âge d'or des grandes entreprises

Durant la première partie de la IIIe République, de 1871 à 1914, les grandes entreprises connaissent une période de fort développement. La papeterie d'Essonnes produit par exemple 100000 kg de papier par jour en 1897, soit un dixième de la consommation française. Elle couvre avec ses annexes une superficie de plus de 100000 m² et emploie 2000 ouvriers. Plusieurs fois par mois, on embarque pour le Havre les papiers destinés à la Havane, Buenos-Aires,…
Transplantée à Essonnes en 1881, l'usine Decauville emploie de son côté près de 1000 ouvriers et exporte du matériel ferroviaire léger à voie étroite (le fameux « porteur Decauville ») dans le monde entier. À partir de 1900, elle diversifie son activité pour construire des bicyclettes, automobiles,…
D'autres industries comme la grande fonderie de Chantemerle ou la filature d'Essonnes, propriétés de la famille Féray, la chapellerie d'Essonnes ou les balances Testut, se développent à la même période : en 1889 l'imprimerie Crété s'est étendue sur un hectare et fait travailler 500 ouvriers. Deux nouvelles entreprises voient également le jour : une tuilerie-briquerie à Essonnes et la féculerie Doitteau, installée à Corbeil vers 1909-1910.
Matin, midi et soir, les sirènes des différents établissements rythment la vie des résidents. Les cheminées d'usines imposent de nouveaux repères dans le paysage.

Les « Grands Moulins » de Corbeil
Ce développement est particulièrement sensible pour les Grands Moulins de Corbeil. Jadis moulin du Roi, puis moulin des Hospices et propriété de la famille Darblay de 1853 à 1881, inscrits au titre des Monuments historiques depuis le 21 juillet 1987, le site des « Grands Moulins » de Corbeil, juste au confluent de l'Essonne et de la Seine, est certainement le plus célèbre et le plus ancien de l'agglomération (plus grand site de moulins d'Europe).
Réduisant quotidiennement en farine 170 tonnes de blé en 1881, ils en écrasent 300 tonnes en 1887 (et 10 tonnes de Seigle). Leur production quotidienne atteint 700 tonnes en 1912. Par leur activité, leur bruit, leurs odeurs, leurs rejets de fumée et la hauteur imposante de leurs pavillons à sept étages, leur présence domine tout le centre de Corbeil, du matin au soir, couvrant même les bruits et l'activité des manufactures situées à proximité.

04/ Conditions de travail et mouvements ouvriers

Monument à la mémoire de treize ouvriers des Grands Moulins décédés lors d’un incendie, le 30 mai 1892.
Durant toute cette période de développement industriel, les conditions de vie de la plupart des ouvriers sont particulièrement pénibles. Les salaires sont limités et certaines familles sont obligées d'avoir recours au Bureau de Bienfaisance pour acquérir les denrées de première nécessité. Les journées de travail s'étalent sur 11 ou 12 heures, 6 jours par semaine et les enfants de plus de 8 ans travaillent régulièrement. Les épidémies se développent aisément.
Certains patrons déploient une politique paternaliste concernant aussi bien le logement, que l'alimentation ou l'éducation,… Au milieu du XIXe siècle, par exemple, sur les 450 ouvriers de la papeterie d'Essonnes, 200 y sont logés gratuitement et ont la jouissance d'un jardin. Un réfectoire chauffé, des bains chauds et une consultation médicale, un accueil des enfants à partir de 2 ans et une école primaire sont mis à la disposition des ouvriers.

Avec la montée du syndicalisme dans le dernier quart du siècle, les conflits du travail vont cependant se multiplier contre les réglementations archaïques, ou pour une amélioration des salaires et conditions de travail. Le mouvement ouvrier s'étend et la ville d'Essonnes est l'une des premières villes de France en 1921 à avoir une municipalité communiste. En 1936, 4500 ouvriers et ouvrières occuperont les usines des deux communes afin d'obtenir les premiers congés payés, la semaine de 40 heures, la sécurité sociale...

L’usine SNECMA (Société d’Etude et de Construction de Moteurs d’aviation).
La crise des industries traditionnelles

La plupart de ces industries sont encore puissantes en 1950, et sont devenues de véritables institutions dans la ville. Mais les mutations technologiques et la diminution des emplois de production (avec pour corollaire l'augmentation du tertiaire) amorcées dans les années 60 et confirmées dans les années 70 engendrent progressivement un malaise des sites traditionnels. Suppressions d'emplois, reconversions d'activités, disparitions, délocalisations,…, la crise économique frappe de plein fouet ces établissements, par ailleurs parfois dépassés ou inadaptés : modes de fonctionnement issus du XIXe siècle, vétusté, accessibilité difficile des industries enclavées en milieu urbain, impossibilités d'extensions, concurrence d'Evry,…
Parallèlement à la bataille pour la défense et la modernisation des entreprises existantes, comme Crété-Néogravure devenue Hélio-Corbeil, les élus ont alors insisté sur le développement des industries de pointe, incarnées notamment par IBM et la SNECMA. Installé à Essonnes depuis 1941, IBM, l'un des principaux fabricants d'ordinateurs, s'implante véritablement entre 1956 et 1963, employant près de 2600 personnes dès 1961 (3700 en 1975, 1000 aujourd'hui). Quant à la SNECMA, spécialisée dans la fabrication de moteurs d'avions, elle s'installe en 1965 sur un terrain de 80 ha à cheval sur Corbeil-Essonnes et Evry, et emploie 4800 personnes en 1975 (3700 aujourd'hui).
L'implantation de ces entreprises compense en partie la diminution des emplois de production, mais n'enraye pas foncièrement les disparitions ou restructurations encore opérées ces dernières années (Doitteau, Decauville, Compagnie Papetière de l'Essonne, Périodic Brochage), le site d'IBM perdant même à lui seul plus de 1000 emplois.
Comme d'autres communes de France en prise avec leur passé industriel, Corbeil-Essonnes conserve ce visage spécifique des cités industrielles du XIXe siècle, où les habitations et établissements publics s'interpénètrent avec les industries en centre-ville. Leur reconversion et la préservation de ces sites, à la fois handicaps et atouts majeurs de la commune, n'est pas le moindre enjeu du développement de la cité.

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